La procédure d’injonction de payer pas à pas
Le recouvrement des créances impayées est une problématique majeure pour les entreprises. Lorsque les relances amiables restent sans effet, il devient nécessaire d’engager des démarches plus formelles pour obtenir le paiement.
L’injonction de payer constitue une solution juridique rapide et peu coûteuse permettant aux créanciers d’obtenir un titre exécutoire sans passer par une procédure judiciaire longue et complexe.
Dans cet article, nous allons examiner le cadre légal de cette procédure, ses avantages par rapport aux autres voies de recouvrement et détailler les étapes essentielles pour la mettre en œuvre efficacement.
I. Pourquoi choisir l’injonction de payer ?
1. Définition et cadre légal
L’injonction de payer est une procédure judiciaire simplifiée qui permet à un créancier d’obtenir une décision de justice contraignant son débiteur à régler une créance.
Elle est encadrée par les articles 1405 à 1425 du Code de procédure civile et s’applique aux créances :
Certaines (justifiée par un contrat, une facture, etc.).
Liquides (montant précis et déterminé).
Exigibles (arrivée à échéance et non réglée).
Cette procédure est accessible pour les créances civiles et commerciales ayant une cause contractuelle, qu’il s’agisse d’un impayé entre entreprises ou d’une dette contractuelle due par un particulier.
2. Les avantages de l’injonction de payer
L’injonction de payer présente plusieurs atouts par rapport aux autres voies de recouvrement :
✅ Rapidité : Le juge statue sur dossier, sans audience préalable, ce qui accélère la procédure.
✅ Simplicité : Une requête écrite suffit pour initier la démarche.
✅ Coût maîtrisé : Pas de frais d’assignation, des coûts limités en comparaison avec une action judiciaire classique.
✅ Efficacité : Si le débiteur ne conteste pas, l’ordonnance devient un titre exécutoire immédiatement applicable dans le mois qui suit la signification de l’ordonnance par un commissaire de justice.
II. Les étapes de la procédure d’injonction de payer
1. Constitution du dossier
Avant de déposer une requête, il est essentiel de rassembler toutes les preuves justifiant la créance :
✔ Contrats signés entre les parties.
✔ Factures impayées et échéances correspondantes.
✔ Courriers et emails de relance envoyés au débiteur.
✔ Accusés de réception si des mises en demeure ont été envoyées.
Un dossier bien préparé maximise les chances d’acceptation de la demande.
2. Dépôt de la requête au tribunal compétent
L’injonction de payer est demandée auprès du tribunal judiciaire ou du tribunal de commerce, selon la nature de la créance :
Tribunal judiciaire : créance contre un particulier.
Tribunal de commerce : créances entre professionnels.
La requête doit contenir :
L’identité du créancier et du débiteur.
Le détail de la créance (montant, échéance, justificatifs).
Une demande explicite d’injonction de payer.
💰 Coût : Une contribution pour frais de greffe peut être demandée.
3. Examen du dossier par le juge
Le juge statue sur dossier, sans audience préalable. Trois issues sont possibles :
✅ Acceptation : Le juge délivre une ordonnance d’injonction de payer.
❌ Rejet : L’affaire peut alors nécessiter une procédure classique.
⚠️ Demande de complément : Le juge peut exiger des pièces supplémentaires avant de rendre sa décision.
4. SIgnification au débiteur
Si la requête est acceptée, l’ordonnance doit être signifiée au débiteur par un commissaire de justice (ex-huissier de justice). Cette étape est essentielle pour donner force exécutoire à la décision.
Le débiteur dispose alors d’un délai d’un mois pour :
Payer la dette.
Contester la décision (opposition devant le tribunal).
5. Exécution ou contestation
Si le débiteur ne s’oppose pas → L’ordonnance devient exécutoire et permet d’engager des mesures de saisie (comptes bancaires, salaires, biens).
Si le débiteur conteste → L’affaire passe en procédure judiciaire classique, avec audience et débat contradictoire.
Le rôle clé des commissaires de justice
L’intervention d’un commissaire de justice est indispensable à plusieurs étapes :
🔹 Signification de l’ordonnance : La remise officielle de l’acte au débiteur donne un caractère légal à la procédure.
🔹 Mise en œuvre des mesures d’exécution : En cas de non-paiement, il peut procéder à des saisies (salaire, comptes bancaires, mobilier, etc.).
🔹 Conseil et accompagnement du créancier : Il aide à anticiper d’éventuelles contestations et oriente sur les meilleures stratégies de recouvrement.
Cas où l’injonction de payer peut ne pas être adaptée
❌ Créances contestées : Une opposition entraîne un contentieux judiciaire plus long.
❌ Débiteur insolvable : Une procédure même réussie peut être inutile si le débiteur n’a aucun bien saisissable.
❌ Recours à d’autres procédures : Pour des créances complexes, la médiation ou la négociation amiable peuvent être plus adaptées.
L’injonction de payer est une solution efficace pour les créanciers souhaitant recouvrer rapidement une créance sans passer par une procédure judiciaire lourde. Son coût maîtrisé et sa rapidité d’exécution en font un levier incontournable du recouvrement.
Toutefois, elle nécessite une préparation rigoureuse et un suivi professionnel pour maximiser les chances de succès. L’accompagnement par un commissaire de justice, notamment ceux du réseau GIE GPE, permet d’assurer la conformité de la procédure et d’accélérer le recouvrement effectif des sommes dues.
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